Les maladies parodontales (déchaussement dentaire) constituent une des premières causes de foyers infectieux. Elles sont provoquées par la présence de bactéries agressives associée à une fragilité du terrain du patient, entraînant une réaction inflammatoire globale, avec production de molécules inflammatoires et formation d’une poche parodontale. Cette poche devient alors un réservoir chronique de
bactéries, de toxines et de médiateurs de l’inflammation qui se disséminent dans toute la circulation
sanguine et lymphatique. Une carie mal soignée évolue vers la pulpite (rage de dent) puis la nécrose de la pulpe dentaire, suite à la colonisation de la pulpe par les micro-organismes pathogènes. Cette nécrose
est généralement très douloureuse et peut diffuser par les racines et se compliquer avec une infection s’étendant à l’os. Cette infection évolue souvent silencieusement pendant plusieurs mois, voire plusieurs
années. Il peut y avoir un envahissement bactérien général par voie sanguine : il s’agit de la bactériémie et de la septicémie. Le pronostic vital est alors engagé.
Des conséquences à distance parfois insoupçonnées !
De nombreuses études scientifiques montrent que les foyers infectieux dentaires représentent un risque élevé en matière de pathologies cardiovasculaires et artérielles :
endocardite, infarctus, artériosclérose, athéromatose
et thrombose.
Les infections chroniques respiratoires et ORL telles que les otites, méningites, laryngites, mastoïdites, sinusites, amygdalites, abcès pulmonaires et les infections pleuropulmonaires sont souvent en lien
avec une infection dentaire non traitée. Les infections chroniques altèrent l’équilibre métabolique des patients en induisant une insulinorésistance et donc une mauvaise gestion du diabète. Il est connu que l’élimination des infections buccales permet aux patients diabétiques de mieux contrôler leur taux de
glycémie. Les abcès cérébraux, les accidents vasculocérébraux et les scléroses neurologiques peuvent également être la conséquence d’une infection bactérienne buccale ou dentaire. De nombreuses études scientifiques montrent un lien étroit entre la gravité du déchaussement dentaire et le déclin des performances intellectuelles.
On sait maintenant qu’une inflammation gingivale chronique peut influencer le déroulement d’une grossesse en augmentant le risque d’un accouchement prématuré et d’un bébé de faible poids (moins de 2 500 g).
Polyarthrite rhumatoïde, tendinite chronique et infection de prothèses de la hanche sont les pathologies les plus fréquemment rencontrées en relation avec des infections buccales. Les sportifs sujets aux tendinites
chroniques devraient toujours vérifier l’absence de foyers infectieux dentaires.
Il est aujourd’hui établi que la maladie parodontale est un facteur de risque pour la polyarthrite rhumatoïde.
Un terrain fragilisé comme point de départ
L’apparition de pathologies à distance dépend non seulement de la quantité de bactéries présentes au
niveau du foyer primaire, mais aussi de la résistance et du terrain du patient. Claude Bernard, le célèbre
physiologiste, déclarait dans les années 1850 :
« Le microbe n’est rien, le terrain est tout. »
Les carences micronutritionnelles prédisposent à ces pathologies, l’organisme n’ayant
plus les moyens de réguler et d’optimiser son système immunitaire. Si le terrain du patient
est affaibli, cela peut aboutir au déclenchement d’endocardite, d’infarctus du myocarde
ou d’infarctus cérébral. Les foyers infectieux peuvent également dérégler le système neurovégétatif.
Le nerf trijumeau, nerf de la sensibilité dentaire, est le plus réflexogène de l’organisme,
et cela pourrait expliquer certaines réactions à distance.
Dents dévitalisées et toxines bactériennes
Pour éviter l’extraction, le dentiste propose souvent la dévitalisation de la dent. Ce traitement
consiste à retirer le nerf et à le remplacer par une pâte d’obturation. Il est souvent difficile
d’enlever complètement les tissus nécrosés dans les racines et d’obturer l’intégralité des
canaux radiculaires de la dent. Ces derniers finissent par héberger des bactéries résiduelles.
L’obturation partielle des racines d’une dent provoque alors la formation d’un foyer infectieux
dans l’os.
Proposer l’extraction systématique d’une dent dévitalisée n’est pas une solution éthique
ou biologique ! Ces traitements mutilants ne tiennent pas compte des nouvelles possibilités
de nettoyer les racines dentaires avec l’aide d’un microscope par exemple. Il est préférable
dans un premier temps de refaire le traitement des racines de la dent suspecte avant
d’envisager l’extraction. Le comblement des racines se fera alors avec une pâte d’obturation
biologique qui sera la plus naturelle possible, à base d’huiles essentielles (clou de girofle) et de
propolis par exemple, aux puissantes propriétés antibactériennes.
Préférer des traitements et remèdes naturels
« Les antibiotiques, ce n’est pas automatique ! »
La présence d’une infection ne signifie pas le recours systématique à une antibiothérapie.
La nature met à notre disposition une série de remèdes ayant fait leur preuve comme
alternatives aux antibiotiques.
La désinfection locale des gencives se fera avec l’aide de l’huile essentielle de tea tree
mélangée à du bicarbonate de soude et de la propolis, en brossage intensif, deux fois par
jour.
Les antibiotiques naturels sont intéressants pour accompagner le nettoyage des racines ou
la restauration de la bonne santé des gencives :
propolis purifiée en gélules, huile de pépin de pamplemousse, Echinacea en teinture mère
ou en poudre, capsules d’origan oléo-aromatiques, par exemple.
Ces produits seront prescrits par des praticiens formés et habitués à l’utilisation de ces remèdes naturels,
avec des doses adaptées et individualisées.
Il faut donc opter pour une solution la plus biocompatible possible. Pour remplacer les dents manquantes, si des bridges ou des implants sont envisagés, il convient de choisir autant que possible la mise en place de matériaux biocompatibles et sans métal pour éviter tous problèmes de corrosion et d’électrogalvanisme.
Priorité à la prévention
Il appartient au dentiste de ne pas dévitaliser trop vite et de tout mettre en oeuvre pour
garder les dents vivantes, autant que possible.
La prévention joue donc un rôle fondamental en matière de santé dentaire comme de santé en général. Pour cela, il faut réduire au maximum ses apports en sucres rapides, qui sont cariogènes, assurer un bon brossage dentaire et respecter les visites régulières chez le dentiste, qui pourra alors déceler les problèmes dès leur apparition